Les monts cantabriques, le domaine de l'Ours brun

Article mis à jour le 6 Nov 2022

Quand la « Fundacion Oso Pardo »¹ voit le jour, au début des années nonante, la population espagnole d’Ours bruns est résiduelle. Cantonnés aux vallées les plus reculées et les plus inaccessibles de la cordillère Cantabrique², ils sont à peine quelques dizaines de survivants. L’espèce est considérée en danger d’extinction. Son patrimoine génétique très appauvri laisse peu d’espoir quant à sa survie.

Aujourd’hui, la fondation fête ses 25 ans. Même si les défis restent nombreux, l’optimisme est d’actualité. L’espèce se relève. Les estimations oscillent entre 220 et 280 spécimens. On a recensé 39 naissances en 2016. Le développement d’un tourisme d’observation accompagne cette lente récupération.

Pratiquée de manière responsable et respectueuse, cette activité est un atout majeur dans les stratégies de conservation des grands plantigrades. Elle contribue à inverser l’image sociale de l’animal auprès des populations locales. Historiquement chassé à cause de ses prédations sur les ruchers, dans les vergers et occasionnellement sur le jeune bétail, il est aujourd’hui valorisé comme source potentielle de revenus (logements, restaurants, guides, transports, commerces...).

Dans ces régions rurales douloureusement frappées par les évolutions sociétales, c’est une ressource bienvenue. Notre démarche s’inscrit dans cette dynamique.

Observer dans le respect et avec responsabilité

Nous sommes ici dans les parcs naturels de Somiedo et de Las fuentes de Narcea, Degaña y Ibias, au Sud-Ouest des Asturies, aux frontières de la Galice et de Leon. C’est la fin de l´été, un moment particulièrement propice à l’observation de l’ours.

Les plants de myrtilles, les buissons de nerpruns et les bourdaines sont chargés de fruits mûrs. Ces sources alimentaires sont irrésistibles pour notre plantigrade, majoritairement végétarien. Alors qu’il passe le plus clair de l’année dans les profondeurs des forêts, en cette saison il est contraint de se mettre à découvert pour profiter de cette végétation souvent installée sur des versants clairsemés.

A l’aube et au crépuscule, au coeur d’une nature préservée, dans un décor grandiose, il est vraiment possible d’assister à ce grand spectacle !

Stratégiquement situés de manière à offrir un bon champ de visibilité et à ne provoquer AUCUNE INTERACTION avec les bêtes, les postes d’affûts sont choisis avec soin. A distance respectable mais équipé de jumelles et de longues vues, on peut, sans danger, en confiance, s’abandonner aux puissantes émotions de voir évoluer dans son milieu naturel ce splendide animal. Et observer ses différents comportements : attitudes, techniques d’alimentation, repos, déplacements nonchalants et/ou courses effrénées, escalades acrobatiques, postures, jeux des petits, interactions entre plusieurs individus,…

Du reste, l’ours n’est pas le seul habitant des parages. Chat sauvage et renard, cerf et chevreuil, sanglier, isard, apparaissent fréquemment dans les jumelles de l’observateur assidu.

D’autre part, si on se donne la peine de lever les yeux vers le ciel, le Vautour fauve, le percnoptère, l’Aigle royal ou le Circaète Jean-le-Blanc viennent nous distraire des mammifères.

S’informer, se former

A la joie et l’émotion de pouvoir observer, en direct, dans leur habitat naturel, des représentants emblématiques des grands mammifères d’Europe, s’ajoute la satisfaction de rencontrer des professionnels de la conservation.

Grâce à notre précieuse collaboration avec la F.O.P, nous avons accès à des informations de première main. Des membres de leur équipe nous accompagnent pour certaines sorties et nous renseignent sur des localisations récentes. Ils n’hésitent pas à partager avec enthousiasme leurs expériences et leur savoir, acquis par de nombreuses années de présence ininterrompue sur le terrain.

Biologie de l’ours, stratégies mises en place pour sa récupération, législation de protection territoriale, conflits de cohabitation avec les populations humaines, solutions face à la fragmentation de l’habitat, nouveaux défis apparus avec la récupération de l’espèce, gestion des ours «problématiques», encadrement du tourisme d’observation,… Ils sont intarissables !

Une opportunité rare de s’informer en direct, au plus près des réalités concrètes. C’est un enrichissement qui ne laisse indifférent quiconque s’intéresse de près ou de loin aux problématiques environnementales. La conscientisation du public est une facette importante du travail de la F.O.P. et une de nos priorités chez Défi Nature.

Curieux/se d’en savoir plus ? D’en voir plus ? D’en vivre plus ? Rendez-vous sur le terrain !
 

Notes
1 : F.O.P. : Fundacion Oso Pardo - Fondation Ours Brun. O.N.G. très active depuis un quart de siècle dans le travail de récupération et de conservation de l’Ours brun en Espagne. Sa longue expérience et le sérieux de son travail en ont fait une référence européenne, voire mondiale, sur le sujet. Nous sommes partenaires pour le séjour « ours ». Nous rencontrons le personnel pendant la semaine et une partie du prix est reversé à l’organisation. www.fundacionosopardo.org/
2. Monts cantabriques ou cordillère cantabrique : Longue chaîne montagneuse située au Nord-Ouest de l’Espagne. Parallèle à la côte atlantique, elle s'étend sur plus de 400 km sur les provinces de Cantabrie, Asturies et Leon. Son point culminant est le Torre Cerredo, à 2.648 mètres d’altitude.

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